Inventaire 1824 (1/2)

A Monsieur le président du tribunal civil de première instance séant à Perpignan.

Les sieurs Raymond Aymerich, Joachim Aymerich, Etienne Aymerich, et Jacques Aymerich, propriétaires, domiciliés à la commune d'Estagel, La Dame Rose Aymerich, veuve Camps, la Dame Marguerite Aymerich, épouse autorisée du Sieur Antoine Curel, et la dame Magdeleine Aymerich, veuve Dandumont, propriétaires, domiciliées à la commune de Thuir, expose qu'étant dans l'intention d'accepter sous bénéfice d'inventaire, la succession de la Dame Catherine Jonquet-Grill leur mère, décédée à Estagel le 23 janvier 1824, ils se propose de faire procéder à cet inventaire exact et régulier, de tout ce qui comprend cette succession.

Ils concluent en conséquence : à ce qu'il vous plaira, monsieur le président, nommer d'office, un expert priseur, qui procédera à l'estimation des objets.

L'an mil huit cent vingt quatre et le seize mars à six heures du matin, dans la commune d'Estagel, canton de Latour de France, département des Pyrénées Orientales.

A la requête :

1°. De Monsieur Raymond Aymerich, propriétaire, domicilié à la commune d'Estagel, à ce présent, tant en la qualité d'habile à se porter héritier en partie de la Dame Catherine Jonquet sa mère, qu'en celle d'exécuteur testamentaire de cette dernière, d'après son testament retenu par Me Denis Bauby, notaire, le dix octobre mil huit cent dix, enregistré le vingt quatre janvier dernier.

2°. Du Sieur Etienne Aymerich aussi propriétaire domicilié à la même commune à ce présent.

3°. Du Sieur Joachim Aymerich, propriétaire, demeurant à Ria, canton de Prades, représenté par le Sieur Jacques Garrigue, cultivateur, demeurant à la commune de Montner, au nom et comme fondé de sa procuration spéciale, à l'effet du présent passée devant Me Ferriol Notaire à Millas, le neuf février mil huit cent vingt quatre et dont une expédition en due forme, représentée par le dit Garrigue est demeurée ci-annexée.

4°. Du sieur Jacques Aymerich, propriétaire, domicilié au dit Estagel, représenté par le Sieur Antoine Curel son beau-frère, aussi propriétaire, domicilié à la commune de Thuir, au nom et fondé de sa procuration spéciale à l'effet du présent passée devant Me Gironne, notaire du dit Latour en présence de témoins, le dix mars dernier, enregistré le même jour, au bureau de Saint-Paul, une expédition de laquelle représentée par le Sieur Curel, est demeuré ci-annexées.

5°. Enfin de la Dame Rose Aymerich, veuve de Monsieur Joseph Camps, quand vivait notaire, de la Dame Magdelaine Aymerich, veuve de monsieur Louis Dandumont Quand vivait, propriétaire et la Dame Marguerite Aymérich, épouse du dit Sieur Curel, toutes trois domiciliés à la dite commune de Thuir, représentées par le dit sieur Curel, leur mandataire spécial, aux terme de la procuration passée devant Me Maria, notaire au dit Thuir, le huit février dernier, enregistrée le dix du même mois et dont une expédition en forme nous a été remise par le dit Sieur constitué pour demeurer ci annexée.

Les dits Sieurs et Dames Aymérich frères et sours, habiles à se porter héritiers, chacun pour un septième, de la dite défunte Dame Thérèse Jonquet leur mère, décédé veuve en seconde noce du Sieur Gril.

A la conservation des droits des parties et de tous autres qu'il appartiendra, il va être par nous Joseph Armand Désiré Bauby, notaire royal, à la résidence du dit Latour, sous signé, procédé à l'inventaire fidèle et description exacte de tous le effets mobiliers, deniers comptants, titres papiers et renseignements dépendants de la succession de la dite Dame Jonquet et qui seront trouvés dans les appartements qui seront ci-après désignés, faisant partie d'une maison située au dit Estagel, confrontant au corps du levant Joseph Vigo, du midi et couchant rue, et du nord Sébastien Maury et François Fourné.

Lesquels seuls appartement étaient habités par la dite Dame et dans l'un desquels elle est décédée le vingt trois janvier dernier.

Sur la présentation qui sera faite de tous ses objets par les dits Sieurs comparants qui ont promis de tout montrer et indiquer, sans en rien cacher ni détourner.

La prisée des choses qui y seront sujettes sera faite par le sieur Jacques Tixa propriétaire habitant du dit Estagel, expert priseur, nommé par ordonnance de Monsieur le président du tribunal de Perpignan, en date du vingt trois février dernier, enregistré le même jour, au bureau de la même ville et rendue au bas de la requête à lui présentée à ces fins, laquelle pièce est demeurée ci annexée.

Le dit expert qui a promis de faire cette prisée à juste valeur et en ayant égard au cour du temps, a prêté serment devant Monsieur le juge de paix du canton du dit Latour le neuf du mois courant, suivant son verbal, enregistré le même jour dont une expédition en forme signée du sieur Castelnau, greffier, a été représentée au notaire sous signé qui l'a de suite rendue.

Etant entrer dans un petit appartement, au rez de chaussée, servant de cave qui se trouve sous la cuisine de la dite maison y avons trouvé :

1° Un vieux tonneau de la contenance de vingt quatre deux litres, servant à tenir du vinaigre, en bois de chêne, cerclé de trois cercle de fer seulement estimé quatre francs, vu qu'il est presque hors du service,

2° Une petite futaille, bois de châtaignier, cerclée en fer, de contenance de quatre décalitres, très usée, évaluée trois francs

N'ayant plus rien trouvé au dit appartement, sommes passés à un autre joignant, appelé le "Rabost" et servant à plusieurs usages, se trouvant sous l'escalier de la dite maison, dans lequel avons trouvé les objets suivants :

1° Un tonneau , en bois chêne, de la contenance de vingt quatre décalitre, cerclé en fer, estimé dix francs

Dans lequel tonneau se trouvent vingt décalitres vin rouge, récolte de mil huit cent vingt trois, estimé vingt francs,

2° Un autre tonneau, même bois, cerclé aussi en fer, de la contenance de douze décalitre et vuide, estimé six francs,

3° Une petite futaille, en bois châtaignier, cerclé en bois, de la contenance de trois décalitres, aussi vuide, estimée deux francs, cinquante centimes

4° Une jarre vuide de la contenance de cinq décalitres, estimée trois francs

N'ayant plus rien trouvé dans cet appartement, sommes passés à un autre appelé la cave à l'huile au nord de la dite maison, où nous avons trouvé :

1° Trois jarres vieilles, de la contenance de douze décalitres chaque, estimées en bloc vingt quatre francs,

2° Deux autres jarres bonnes, de la contenance de vingt six décalitres chaque environ, estimées ensemble trente six francs,

De là sommes passés à un ciel ouvert au levant de la dite maison où nous avons trouvé

huit poules estimées, à raison d'un francs chaque, huit francs,

Etant ensuite entrés dans une cave au midi de la dite maison, y avoir trouvé

une cuve vinaire en bois chêne, cerclée de trois cercles en fer, de la contenance à pouvoir "couler" de trente six hectolitres estimée soixante dix francs,

Laquelle cuve le dit sieur Raymond Aymerich déclare lui appartenir en toute propriété, ainsi qu'il le justifiera au besoin.

Dans lequel appartement avons trouvé d'autres objets que toutes parties ont reconnu appartenir au dit sieur Raymond Aymerich et que nous n'avons point, par conséquent, inventoriés.

N'ayant plus rien trouvé au bas de la dite maison, sommes monté au premier étage et dans un appartement appelé la cuisine au nord de la dite maison et prenant jour dans un ciel ouvert du côté du midi où nous avons trouvé les objets suivants :

1° Un grand chaudron en cuivre rouge pezant vingt killogrammes, estimé cinquante francs

2° Deux autres chaudrons et une marmitte avec son couvercle, le tout en cuivre rouge, pezant vingt trois killogrammes en bloc, estimés cinquante huit francs

3° Deux vieux cruchons, en même métal, pezant ensemble trois killogrammes et demi, évalués à neuf francs,

4° Un poellon en même métal et bon, pezant deux killogrammes et demi, estimé sept francs, cinquante centimes,

5° Un seau du même métal, pezant avec son anse en fer, deux killogrammes et quart, évalué sept francs,

6° Trois casseroles de différentes dimensions, en même métal, pezant ensemble avec leurs queues en fer, quatre killogrammes et demi, estimées en bloc treize francs, soixante quinze centimes,

7° Une vieille casserole, deux poellons, une lèche frite et une passoire du même métal, le tout très usé, pezant ensemble les queues en fer, quatre killogrammes et demi, estimé onze francs,

8° Un réchaud vulgairement appelé la Cassoulette del Menjou, pezant un killogramme, aussi en cuivre rouge, évalué vu que c'est quasi hors d'usage, un francs vingt cinq centimes,

9° Une "écumoire", en cuivre jaune, avec sa queue en fer, estimée soixante centimes,

10° Une passoire et un tamis, le tout en fer blanc, évalués deux francs cinquante centimes,

11° Deux grilles en fer, dont l'une hors service, une petite poêle à frire en tôle, deux broches aussi en fer, dont l'une très petite et l'autre moyenne, deux petites lampes, pareillement en fer et très usées, un fer à repasser, le tout estimé quatre francs,

12° Un dévidoir estimé cinquante centimes,

13° Deux paniers en ozier, estimés ensemble soixante centimes,

14° Une crémaillère avec ses crocs, une servante, une pèle et pincettes, le tout en fer, estimé cinq francs,

15° Un tourne broche en fer évalué dix francs,

16° Une houle en fer de fonte, estimée deux francs,

17° Cinq chaises basses et deux de hautes, en bois de saule, formées de paille, presque hors de service, évaluées en bloc trois francs cinquante centimes,

18° Une vieille table, en bois de noyer, estimée un franc cinquante centimes,

19° Un pétrin avec un petit cabinet par dessous, le tout en bois de sapin, estimé dix francs,

20° Un tamis garni en soie estimé soixante quinze centimes,

21° Deux cruchons, quatre pots, trois cafetière, huit assiettes, quatre plats, le tout en terre, estimé un francs cinquante centimes,

22° Dans une armoire dans le mur avons trouvé trois pots en terre estimés soixante quinze centimes,

Dans lesquels pots avons trouvé trois litres d'huile estimé trois francs

Plus une lampe à pompe en étain estimée deux francs,

Plus encore un mortier en marbre avec son pilon en bois, évalués un francs vingt cinq centimes,

Et enfin six cuillères en étain et six fourchettes en fer, ensemble, une panière en ozier, le tout estimé un francs,

23° Deux vieilles paillasses et quatre paillons, le tout estimé un francs,

Il a été vaqué à tout ce que dessus, depuis la dite heure de six, jusqu'à celle de midi sonnée, par double vacation pour anchérir tous les objets ci dessus inventoriés sont restés en la garde des messieurs Aymérich Curel et Garrigue qui le reconnaissent et s'engagent pour en faire la représentation quand et à qui il appartiendra et la vacation pour la continuation à l'heure de une de l'après-midi.

Lecture du présent a été par nous faite aux dits sieurs comparans, en présence de messieurs Pierre Claude Coronnat, négociant et Simon Jambert, tourneur, habitants du dit Estagel, témoins qui ont signés avec les dites parties, l'expert priseur et nous notaire.

R. Aymerich Et Aymerich

Antoine Curel

J.Garrigue J Ticha

S. Jambert

Coronnat P. Bauby, notaire

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